Mes parents, Alain et Florence, ont décidé de partir en Grèce cet été. Nous allons visiter les îles grecques mais pas tout à fait comme tout le monde puisque ce sera en voilier que nous nous déplacerons. Et pour couronner le tout il y aura à bord mon copain de classe Matthis, déjà arrivé en Grèce. Nous voilà dans l'avion pour Athènes. L'aventure peut commencer.
Je suis mes parents dans les visites de rigueur dont le temple de l'Acropole et le très animé quartier de la Plaka. Le centre d'Athènes est plein d'hôtels, d'échoppes, de tavernes à souvlaki. Il fait chaud et j'arrive pas à croire qu'il peut en être autrement comme le montre un oranger couvert de neige sur une carte postale.
J'en peux plus de marcher. Une journée à Athènes c'est bien assez, pitié!
Sieste à notre hôtel, le Nefeli. C'est un petit hôtel simple, bien placé car dans Plaka et proche des principales stations de métro.
Ca y est, je suis dans le métro en route pour le port du Pirée! Il faut compter depuis le centre d'Athènes une demi heure de trajet.
Il est 7h20. Nous embarquons sur le Blue Star pour l'île de Paros où nous attend le voilier et mon copain Matthis. La traversée est agrémentée de pauses Goodies (l'équivalent du Mc Donald) et de ballades sur le pont. Plus l'on s'éloigne d'Athènes moins il y a de trafic maritime. La mer est d'un beau bleu profond. A 11:30 nous arrivons à Parikia, la capitale de Paros. C'est un peu la bousculade à la sortie du ferry mais papa trouve une sortie dérobée par le garage qui nous sauve la mise.
JOUR 1 : Paros-Naxos
Une fois à terre, il nous faut marcher 300 mètres pour rejoindre le port des voiliers à Parikia. En chemin, j'aperçois Matthis qui coure à notre rencontre, les retrouvailles sont fulgurantes :-)
l'équipe d'Archipel nous accueille et nous conduit au bateau loué pour la semaine: un Océanis 40. Avec Matthis nous embarquons et investissons une cabine. Il nous faut un peu de temps pour s'habituer au fait qu'un placard peut cacher un moteur ou que les toilettes fonctionnent avec une pompe! Pendant notre investigation le skipper explique à mes parents les grandes lignes du déroulement de la croisière et comment va se passer la vie sur le bateau. Carte des Cyclades à l'appui, il expose les options d'itinéraire en fonction de la météo. Une fois notre parcours établi, nous allons tous manger un morceau au café Marina en face du port, histoire de bien se caler avant de lever l'ancre. Il paraît que ça va bouger!
Première traversée. Il est 14h30, nous levons l'ancre. Il y a pas mal de vent, force 6 disent les adultes, la mer est formée, on fait moins les fiers. Au bout d'un moment Matthis devient tout vert. Heureusement le passage difficile ne dure qu'une vingtaine de minutes, après ça va mieux.
Nous arrivons à Naxos à 17h20 et amarrons à quai au port de la Chora, chef lieu de l'île. Hop les cannes à pêche sont sorties et les lignes lancées.
Ballade dans Naxos ville en fin d'après-midi. Nous allons jusqu'au portique du temple d'Apollon.
Le port et la vieille ville sont très commerçants: tavernes, boutiques, bars. Il y a du monde mais rien à voir avec la Côte d'Azur.
Pour notre première nuit à bord nous dormons comme des souches! Matthis et moi dans une cabine double, mes parents dans une autre et le skipper dans une troisième à l'avant du bateau. Il y a au total deux salles de bain ainsi qu'une douche de pont avec eau chaude et eau froide.
JOUR 2 : Naxos-Naxos (Kalando)
Réveil, petit déjeuner à bord et départ. Cap sur le sud de l'île. Navigation plaisante, la mer se tient tranquille aujourd'hui. Au bout d'une heure, nous faisons une pause déjeuner-baignade dans la crique déserte de Roga. Matthis plonge pour aller mettre l'amarre à terre, l'enroule autour d'un rocher et fait un noeud de chaise; le bateau est bien maintenu entre son ancre et la terre.
Notre skipper nous fait découvrir une grotte en partie sous-marine. Dans l'eau nos corps paraissent phosphorescents, nos voix résonnent, trop drôle.
Maman explore les fonds marins.
Voici Antonis, notre skipper. Il est très gentil et connaît des endroits épatants! Papa et maman ont l'air de beaucoup aimer son café.
Nous communiquons avec lui en anglais, enfin on se débrouille :-) Matthis qui a vécu quelques années en Grèce communique avec lui en grec.
Dans le cockpit de navigation, la table se déplie pour accommoder tout le monde.
A 15h00, on hisse les voiles pour 1h30 d'étape, destination: Kalando au sud de Naxos. Nous amarrons à un tout petit quai dans une grande crique qui, du fait de sa difficulté d'accès par la route, rend l'endroit particulièrement isolé. Il n'y pas d'autre voilier que le nôtre. Sur la colline des chèvres viennent dans notre direction.
Mais le temps presse, vite, nos seaux et nos bâtons, il paraît qu'il y a des gros crabes par ici!
Le soir, plutôt que de dîner à bord (il n'y a pas de tavernes aux alentours), notre skipper propose de nous emmener faire un barbecue chez un éleveur dans la colline.
Autour de quelques tables rustiques dressées pour les voiliers de passage, nous dégustons des côtelettes d'agneau et des frites. Agrémenté de jus de citron frais, c'est un régal!
Fin de soirée magnifique à bord du voilier sous un ciel étoilé. Début de nuit un peu agitée cependant à cause du ressac contre la coque.
JOUR 3 : Naxos-Iraklia
Après un bon petit déjeuner préparé par les parents, notre skipper annonce le départ imminent. On range tout ce qui traîne à bord, vérifions que tous les hublots sont fermés et attendons ses ordres (bon même si c'est lui qui fait presque tout à bord!). Navigation sans soucis pendant presque 2 heures et nous voila en vue d'un chouette petit port dans une baie tranquille. Nous apercevons une grande plage de sable fin.
Iraklia, c'est une île avec peu d'habitants, un café typique et une taverne très bien avec une vue sur le port et ses bateaux de pêche multicolores. Ici aussi l'eau est transparente, les gens accueillants. Nous décidons de déjeuner à bord. Papa et maman ne portent plus leurs montres.
JOUR 4 : Iraklia- Koufonissi
Le lendemain matin, départ matinal et début de navigation ultra facile, ou c'est peut-être bien nous qui sommes maintenant amarinés. On tire des bords pour dépasser l'île de Skinoussa par le nord. Tout d'un coup on sent le vent se lever. En un rien de temps il atteint force 6. Notre skipper, qui l'avait anticipé semble-t-il, a déjà mis le cap sur une crique abritée.
Cet endroit magnifique devient notre paradis.
Un paradis pour nous tout seuls.
Aujourd'hui, nous déjeunons dans une petite taverne et nous régalons d'un plat de chèvre aux tomates cuisinés à la casserole accompagnés de quelques mezzés. On commence à comprendre qu'en Grèce on ne commande pas un plat par personne mais une multitude de petits plats différents que l'on se partage. Ici, nous avons été directement en cuisine choisir nos plats. Ce que préfère Matthis c'est le poulpe grillé.
Le déjeuner est suivi d'une ballade à pied dans une crique toute proche.
L'après-midi nous repartons avec le voilier et remontons vers Pano Koufonissi (le koufonissi du nord). Il y a tellement de vent que l'on ne s'entend plus! Vite, à l'abri dans le cockpit de navigation à l'arrière du bateau.
Antonis est à la barre. Ca gite et ça décoiffe. Je finis par m'assoupir.
Quand je me réveille, c'est papa qui a pris la barre, le calme est revenu. Chacun vaque à ses occupations. Le soir nous allons manger une pita à terre dans les ruelles blanches de Koufonissi.
JOUR 5 : Koufonissi-Amorgos
Le vent soufflant encore assez fort ce matin, nous passons une partie de la journée à se balader et à se baigner à Koufonissi. Ce n'est qu'à 17h00 que nous levons l'ancre, notre skipper jugeant les conditions propices. Les îles se teintent peu à peu de rose. Je me blottis contre maman.
Jusqu'à Keros, la mer est formée, ensuite nous profitons d'une belle navigation sous voiles. Au total l'étape dure 3 heures. A 21h00 nous touchons Katapola à Amorgos, la plus orientale des Cyclades. Notre skipper se débrouille pour trouver une place à quai ce qui facilite les allées et venues sur le bateau. Nous dînons à la taverne à Xilokeratidi. Tout près il y a un café qui passe le Grand Bleu en boucle et dans toutes les langues (les magnifiques scènes du début du film ont été tournées ici).
JOUR 6 : Amorgos-Iraklia
Katapola tôt le matin. Petit déjeuner à bord. Dans le carré intérieur du bateau, il y a un salon, une cuisine et la table à cartes du skipper.
Notre skipper nous amène chez un loueur de voiture -c'est drôle avec lui on a l'impression que tout s'arrange comme par magie- puis nous souhaite bonne route. Direction le célèbre monastère byzantin de Panagia Chozoviotissa. Pour y accéder, un immense escalier aux pierres brûlantes. Pour une fois nous économisons nos paroles. Les adultes ricanent en douce.
Construit au XIème siècle, le monastère a été construit à flanc de falaise 300 mètres au dessus du niveau de la mer. Il n'est pas permis de prendre des photos à l'intérieur.
Ouaw...d'ici la vue est sublime.
Plus tard dans la matinée nous visitons le village de Langada au nord de l'île.
14h00 déjà. Nous sommes affamés. Direction Aigiali au nord d'Amorgos, situé à environ 23 km de Katapola où nous avons laissé notre voilier.
Baignade dans la baie d'Aigiali puis retour au bateau.
Il est 17 heures, nous levons l'ancre et mettons le cap sur Iraklia, à 4 heures de navigation d'ici. Nous sommes plongés dans un univers crépusculaire féerique. Nuit calme à bord dans le port d'Iraklia.
JOUR 7 : Iraklia-Blue Lagoon-Paros
Quand la mer est calme, nous les enfants, on aime bien disparaître dans notre cabine. Ou s'installer à l'avant du bateau. On a d'ailleurs vu une tortue de mer mais pas eu le temps de la photographier.
Notre skipper propose une halte baignade à Blue Lagoon, un endroit près d'Antiparos, génial pour plonger du bateau. On mange tous ensemble un morceau à l'ombre du bimini dans le cockpit, ensuite farniente général.
La détente continue même lorsque l'on reprend notre croisière. Mer calme et vent léger rafraîchissant.
Retour à la base de Paros. l'équipe d'Archipel et les parents de Matthis sont sur le quai, un vrai comité d'accueil!
Notre croisière à la voile dans les Cyclades s'achève. Nous avons passé des vacances inoubliables! Merci Antonis, le plus chouette des capitaines, et papa et maman qui nous avez embarqués, mon ami Matthis et moi, dans cette aventure.
Adrien. Juillet 2013.
Ce qu'on a aimé
- Côté voile: la gentillesse, la discrétion et le professionnalisme du skipper ainsi ses conseils sur les activités à terre qui ont fait que cette semaine s'est déroulée parfaitement.
En un mot : des vacances exceptionnelles, bien organisées, avec une saveur particulière car hors sentiers balisés.
Ce qu'on a moins aimé
En cherchant bien et objectivement on n'a pas grand-chose à regretter. Peut-être le ressac le deuxième soir, condition inhabituelle pour s'endormir.